Sa majesté l'Arbre

Tu me donnes ton ombre en cet été caniculaire,
Bel arbre...
Les oiseaux qui se cachent dans tes branches, la haut dans les airs
m’offrent la musique de leur palabre.

Ils ne sont pas les seuls à venir chercher le gîte et le couvert
Même mort, tu continueras ton œuvre vivrière
Tu y gagnes pourtant, par tes graines mangées, cachées, oubliées
Ainsi naît la forêt.

Sans le vouloir, tu nous a fait grandir
Donnant ton bois pour nos maisons, nos outils, notre feu
Regardons ce que nous sommes devenus, qui pouvait le prédire
Des petits rois du monde, forts et orgueilleux.

Et voilà que nous rasons les forêts, fiers qu’elles nous soient soumises
Pour prendre à l’arbre sa terre, nous voulons tout, ne rien laisser
L’arbre, pourtant, protège du climat hostile autant qu’il fertilise
L’aurions-nous déjà oublié ?

Et la terre sans arbre devient un désert
qui nous appartient, certes, mais a quoi ça sert ?
Si plus rien n’y pousse, qu’allons nous manger ?
Apprenons donc à cuisiner notre papier-monnaie.

Tu m’offres ton ombre
Tu ne veux rien en retour
Si je te regarde enfin, bel arbre
Je t’offrirai mon amour.