Ce matin, j’ouvre le robinet de la salle de bain pour faire mon brin de toilette quotidien. Et je répète chaque jour ce geste, aussi bien pour la cuisine, la vaisselle, que pour développer mes plans-films et tirer mes photographies.
Je parle bien ici de cette eau douce que nous avons domestiqué pour des millions de personnes, ainsi que pour l’agriculture et l’industrie. À grand renfort d’infrastructures de pompage, de stockage, de traitement et d’acheminement, elle vient jusqu’à nous, pour que nous y ayons accès le plus simplement du monde.
Un tel contexte ne peut que nous amener à oublier combien l’eau potable est un bien commun rare et précieux : nous l’utilisons pour évacuer nos excréments, mais nous rechignons parfois à la boire au prétexte qu’elle n’aurait pas bon goût.
J’ai suivi le parcours de l’eau douce, depuis l’estuaire de mon enfance jusqu’à sa source loin dans les montagnes, afin d’approcher au plus prêt cette eau à l’état sauvage, qui courre à l’air libre, dévale la pente, sculpte la pierre et façonne le paysage.
J’ai levé le nez pour admirer les nuages qui abreuvent nos vies dans un ballet sans cesse renouvelé. Au pieds des cascades, j’ai rempli ma gourde. À chaque reflet dans l’eau, je me suis pris à rêver. À chaque trace laissée dans la terre, j’ai vu un message pour l’humanité. Au cours de ce voyage qui ne se termine jamais, je mûri une réflexion sur mes usages de l’eau, jusque dans ma chambre noire ou mon jardin potager.
J’utilise du matériel argentique, parfois lourd et encombrant. C’est un fardeau qui m’impose une discipline stricte : recherches, repérages, observation, préparation. M’impliquer pour magnifier des sites aussi beaux que fragiles.
Je tiens à m’imprégner de la force du lieu. Je tiens aussi à maîtriser l’ensemble du processus de la fabrication d’une image, car je ne peux me résoudre à laisser à d’autres la responsabilité des conséquences de mon acte photographique.
Je parle bien ici de cette eau douce que nous avons domestiqué pour des millions de personnes, ainsi que pour l’agriculture et l’industrie. À grand renfort d’infrastructures de pompage, de stockage, de traitement et d’acheminement, elle vient jusqu’à nous, pour que nous y ayons accès le plus simplement du monde.
Un tel contexte ne peut que nous amener à oublier combien l’eau potable est un bien commun rare et précieux : nous l’utilisons pour évacuer nos excréments, mais nous rechignons parfois à la boire au prétexte qu’elle n’aurait pas bon goût.
J’ai suivi le parcours de l’eau douce, depuis l’estuaire de mon enfance jusqu’à sa source loin dans les montagnes, afin d’approcher au plus prêt cette eau à l’état sauvage, qui courre à l’air libre, dévale la pente, sculpte la pierre et façonne le paysage.
J’ai levé le nez pour admirer les nuages qui abreuvent nos vies dans un ballet sans cesse renouvelé. Au pieds des cascades, j’ai rempli ma gourde. À chaque reflet dans l’eau, je me suis pris à rêver. À chaque trace laissée dans la terre, j’ai vu un message pour l’humanité. Au cours de ce voyage qui ne se termine jamais, je mûri une réflexion sur mes usages de l’eau, jusque dans ma chambre noire ou mon jardin potager.
J’utilise du matériel argentique, parfois lourd et encombrant. C’est un fardeau qui m’impose une discipline stricte : recherches, repérages, observation, préparation. M’impliquer pour magnifier des sites aussi beaux que fragiles.
Je tiens à m’imprégner de la force du lieu. Je tiens aussi à maîtriser l’ensemble du processus de la fabrication d’une image, car je ne peux me résoudre à laisser à d’autres la responsabilité des conséquences de mon acte photographique.
